Vie politique: retour du conseil communal du 31 mai 2022
1. Condamnation de l’artiste Jan Fabre
#LutteContreLesViolencesFaitesAuxFemmes
La Ville de Namur condamne fermement les actes graves commis, et pour lesquels Jan Fabre est condamné avec un jugement à présent définitif !
Un panneau didactique sera placé à côté de la statue :
« Jan Fabre est un artiste belge né en 1958 à Anvers. Reconnue internationalement, son œuvre a fait l’objet en 2015 d’une exposition temporaire à Namur qui a connu un grand succès. ‘Searching for Utopia’ qui représente l’artiste chevauchant une tortue, fait référence à l’ouvrage de Thomas More ‘Utopia’ dans lequel l’auteur décrit une île imaginaire où existe un système politique idéal.
L’œuvre a été acquise avec des fonds publics, privés et citoyens suite au succès de cette exposition.
Jan Fabre a été condamné le 30 avril 2022 à 18 mois de prison avec sursis pour des faits de violence, harcèlement, comportement sexuel inapproprié sur le lieu de travail et attentat à la pudeur sur une personne. L’artiste se voit également déchu de ses droits civiques cinq ans.
La Ville de Namur condamne fermement les actes visés par ce jugement et se mobilise plus que jamais pour l’égalité des genres et la lutte contre toute forme de violence. Dès aujourd’hui, la Ville de Namur s’engage pour que, demain, la fin des violences de genre ne soit pas une utopie, mais bien une réalité.
C’est dans cet esprit que la Ville de Namur souhaite utiliser la notoriété de cette œuvre pour lutter contre les violences faites aux femmes et œuvrer en faveur de l’égalité des genres. Puisse donc ce lieu servir aux victimes de ces violences.
Si vous vivez des violences en raison de votre genre et/ou de votre orientation sexuelle, si vous en êtes témoin, scannez le QR Code ci-contre ou appelez le numéro de téléphone XXX.»
Le QR Code renverra directement vers une page du site de la Ville qui reprendra les différentes ressources disponibles.
Plutôt que de cacher le problème et de risquer que le sujet soit, dans quelques années peut-être, malheureusement oublié, nous avons opté pour que l’œuvre serve d’outil de sensibilisation à la lutte contre les violences faites aux femmes.
La plaque qui sera apposée restera en effet sur la tortue bien au-delà de la période de condamnation de Jan Fabre.
Philippe Noël tient aussi à rappeler ce que la Ville fait en matière de lutte contre les violences faites aux femmes et d’égalité des genres.
Le symbole n’a en effet de sens que s’il est complété par des actions sans cesse questionnées et améliorées.
1. D’abord, le service D’une rive à l’autre qui fête ses 20 ans cette année. Au sein du service de Cohésion sociale, une psychologue reçoit les victimes de violences et les accompagne dans leurs différentes démarches pour s’en sortir. C’est de l’aide concrète, quotidienne, précieuse.
2. C’est aussi ce service D’une rive à l’autre qui organise chaque année la semaine de sensibilisation aux violences, en novembre. Cette année, une exposition aura lieu du 21 novembre au 4 décembre à la Maison des citoyens sur le thème des « souliers rouges ». Entre 100 et 150 paires de chaussures rouges viendront joncher le sol de l’espace citoyen. Cette initiative fait référence à l’œuvre de l’artiste mexicaine Elina Chauvet, « Zapatos rojos », créée en 2009 en réaction à la mort de sa sœur sous les coups de son mari.
3. Nous inaugurerons aussi en 2022 une fresque urbaine visant à dénoncer les violences intrafamiliales. Nous utiliserons l’art, et l’argent public qui y sera consacré, pour véhiculer un message porteur d’émancipation collective. En exposition permanente, ce projet pérenne permettra d’aller plus loin que les semaines de sensibilisation annuelles et d’inscrire un message fort dans le paysage namurois.
4. Cette fresque sera visible à proximité du futur Centre de prise en charge des violences sexuelles du CHR de Namur. Il s’agit là d’un autre projet majeur dans la lutte contre les violences de genre, qui doit voir le jour en 2023.
5. La Ville s’est engagée, avec la Province, dans un vaste projet de prise en charge multidisciplinaire des violences intrafamiliales, le projet « Espace VIF ». Les collaborations avec de très nombreux partenaires sont installées, et un lieu devrait ouvrir d’ici le mois de septembre 2022.
6. Un recrutement est en cours pour engager un agent ou une agente au service du Cohésion sociale, qui sera mis à disposition de la Police pendant un an avec la mission de contribuer à la bonne prise en charge des victimes de violences au sein des services de Police.
7. En matière d’égalité femmes-hommes, nous travaillons main dans la main avec les institutions membres de la Plateforme Namur’Elles, coordonnées par une travailleuse du service de Cohésion sociale. Nous collaborons au travers de plusieurs initiatives chaque année. Par exemple, actuellement, la campagne de lutte contre le harcèlement sexiste dans l’espace public, la campagne de soutien à l’allaitement maternel dans les établissements horeca, une formation à l’égalité des genres pour les enseignantes et enseignants des écoles communales. Et récemment, nous avons mené ensemble des actions autour de la journée internationale de lutte pour les droits des femmes et organisé un colloque sur le gendermainstreaming et le genderbudgetting.
8. Enfin, nous travaillons à l’élaboration d’un vaste plan d’action, le Plan Mix’cité 2. Ce plan vise la lutte contre les inégalités de genre et est transversal, c’est-à-dire appliqué dans l’ensemble des services et domaines de compétences de la Ville, et intersectionnel, c’est-à-dire qu’il prenne en compte la pluralité des rapports de force et de domination dans la société et applique une lecture de genre aux mesures.
Ces quelques exemples montrent combien la problématique des violences et des inégalités de genre est prise au sérieux par la Ville de Namur. Symboliquement ET concrètement.
Par les actions que nous prenons autour de la statue, par d’autres représentations publiques – les souliers rouges ou la fresque par exemple – et par le panel de services que nous déployons et soutenons par des moyens publics, nous dénonçons la culture du viol.
2. Air climat énergie
#EchevinatTransitionEcologique #CharlotteMouget
[Achat d’une parcelle d’agriculture urbaine de 63 ares à Salzinnes]
L’acquisition de cette parcelle potagère permet de préserver la vocation nourricière du site, selon des pratiques respectueuses de l’environnement.
Elle permet également d’œuvrer à la nécessaire relocalisation de la production alimentaire et contribue ainsi à l’atteinte des objectifs que la Ville s’est fixée dans le cadre de son Plan de relance.
En 2012, la parcelle située à Salzinnes a été mise à disposition du collectif citoyen « Le Bosquet Potager de Salzinnes » par le Séminaire diocésain de Namur, le propriétaire des lieux, en vue d’y développer un potager collectif. En 2021, le Séminaire a cependant informé le collectif de son intention de vendre la parcelle. La Ville de Namur a été interpellée par le collectif citoyen, inquiet quant à la possible disparition de leur projet. C’est dans ce contexte que la question de l’acquisition par la Ville de Namur s’est posée.
Le Conseil communal de ce 31 mai s’est prononcé en faveur de l’acquisition de cette parcelle pour un montant total de 40.000€. La parcelle sera transférée au patrimoine de la Régie Foncière, qui en assurera la gestion, dans la continuité de l’occupation actuelle.
Préserver la vocation nourricière de la parcelle
L’acquisition de ces 63 ares permet de préserver la vocation nourricière du site occupé par le collectif citoyen « Le Bosquet Potager de Salzinnes ».
Entre 35 et 40 jardiniers sont actifs sur le site composé de 90 parcelles de 10 m2 chacune Ils pourront donc continuer à jouir de leurs productions personnelles, cultivées sans pesticide, le tout dans une dynamique citoyenne mais également inclusive.
Cette acquisition permet également d’œuvrer à la nécessaire relocalisation de la production alimentaire et contribue ainsi à l’atteinte des objectifs que la Ville s’est fixée dans le cadre de son Plan de relance.
Sensibiliser à la biodiversité et au collectif
Le projet, grâce à l’association active sur le terrain, comporte également un volet important de sensibilisation : divers aménagements ont été réalisés collectivement (une mare, une espace de rangement des outils, etc.) et des panneaux didactiques ont été placés. Le site a obtenu en 2016 le label « Réseau Nature » octroyé par l’asbl Natagora, ce qui est un gage de respect de la biodiversité. Le jardin est régi par sa charte des utilisateurs ; les parcelles sont cultivées individuellement et sans pesticide tandis que le site et ses nombreux arbres fruitiers sont entretenus collectivement, ce qui fait la richesse humaine de ce lieu particulièrement accueillant.
Collaboration avec le quartier
Le potager est volontairement ouvert sur le quartier ; ni grilles, ni barrières. Seuls les grands arbres et la longue haie fruitière (450 plantations ; groseilliers, cassis, groseillers à maquereaux, framboisiers) délimitent le potager de la rue des Bosquets en invitant les passants et les enfants à venir gouter aux fruits d’été. Les promeneurs du quartier peuvent venir y faire un détour afin d’humer et observer les saisons.
Prochainement, la toute nouvelle maison de repos d’Harscamp sera inaugurée en face du potager. Les jardiniers imaginent déjà accueillir les ainés pour créer des échanges et du lien. Les écoles de Salzinnnes sont également les bienvenues pour une visite de la mare, des insectes ou pourquoi pas une initiation au jardinage. Déjà 10 ans d’existence et encore plein de projet en vue pour le potager et ses jardiniers.
À travers cette démarche, « nous souhaitons encourager le développement de ceintures alimentaires de qualité et de proximité sur le territoire. Que ce soit au travers de la crise sanitaire, des inondations ou du conflit en Ukraine, le contexte actuel montre à quel point l’autonomie et la sécurité alimentaire sont importantes », explique Charlotte Mouget, échevine de la Transition écologique, de l’Alimentation durable et de la Régie foncière.
[Pacte de politique alimentaire urbaine de Milan]
Ce Pacte vise à promouvoir les bonnes pratiques alimentaires et à inciter les Maires du monde entier à s’engager sur le sujet en développant des systèmes alimentaires durables.
En signant le texte du Pacte de Milan, des villes du monde entier témoignent de leur volonté politique forte d’aller vers des systèmes alimentaires territoriaux durables et équitables, de promouvoir une alimentation saine auprès de leurs citoyens et de garantir le droit à l’alimentation pour tous.
C’est plus qu’une déclaration ou un texte d’intentions politiques, c’est un outil de travail concret pour les villes.
En Belgique : Gand Bruxelles et Bruges et Liège