Plan Mix'Cité 2.0 : un grand pas vers une ville égalitaire sur la question du genre
La Ville de Namur entend enrayer les comportements discriminatoires et prôner le respect de l’identité sexuelle de tout un chacun.
Faire de Namur une ville égalitaire et accueillante pour les LGTBQIA +, ce sont les objectifs du plan Mix’Cité validé par le conseil communal, mardi soir. Il a fallu près de deux ans pour élaborer cette feuille de route comprenant une longue liste d’actions destinées à enrayer les discriminations de genre sur le territoire. Tous les groupes politiques ont participé à sa rédaction… sauf un. “ Le PTB n’a jamais daigné répondre lorsqu’on l’a invité à prendre part à ce processus de coconstruction” , indique Philippe Noël (Écolo), président du CPAS, en charge de la cohésion sociale. La démarche veut pourtant aller au-delà des clivages politiques. “ Le plan s’échelonne de 2023 à 2026. Il est donc à cheval sur deux législatures. On sera fort, quels que soient les résultats des élections. Seul on va plus vite, ensemble on va beaucoup plus loin” , ajoute le mandataire.
Parmi les engagements figurent l’écoute des revendications émanant des publics souffrant de comportements discriminatoires, agressifs ou violents, la mise en relation de structures existantes sur le territoire comme l’espace VIF et la plateforme Namur’elles ou encore le soutien aux acteurs locaux dans leurs démarches de lutte au quotidien. Des objectifs qui sont retranscrits dans une charte.
D’abord être exemplaire en interne
Le plan Mix’cité n’a pas été rédigé sur un ton moralisateur. La preuve, chose inédite, l’administration communale a contribué au travail de fond mené par les politiques afin que tous les services donnent le la. Histoire de balayer devant sa propre porte avant d’aller sonner à celle du voisin.
”Nous sommes un des plus gros employeurs avec près de 2 000 personnes. On se doit d’être exemplaire en interne à partir du moment où l’on demande aux citoyens de l’être, précise Laurence Leprince, directrice générale de la Ville de Namur. Il y a déjà beaucoup de choses en place comme, par exemple, le fait d’avoir une ligne hiérarchique féminisée. C’est aussi apporter une réponse à des phénomènes moins connus comme le changement de genre. On y a été confronté, on s’est alors posé la question de savoir comment on aménage les toilettes. Il faut y penser.”
Namur entend encore jouer de son influence sur les divers événements qui s’organisent sur son territoire. Cela passe notamment par l’imposition de “safe zones”, des endroits refuges où les personnes victimes de comportements discriminatoires peuvent converger.
À peine le document dévoilé, les idées fusent à nouveau dans le chef des contributeurs : “ On peut imaginer d’autres sphères d’action, comme la promotion touristique où seuls des couples hétérogènes sont représentés”, lâche Philippe Noël. Si le plan Mix’Cité doit, à terme, être évalué, il témoigne déjà d’une belle envie d’évoluer.
La Rédaction
Le plan Mix’cité est une initiative transversale élaborée par l’ensemble des groupes politiques namurois (sauf le PTB) et des membres de l’administration.eDA